Réforme des retraites : en attente d’un projet stabilisé pour se determiner

Date décembre 9, 2019

La grève et surtout la mobilisation importante dans les défilés (la CGC Centrale y a participé) lors de la journée du 5 décembre ont au moins un mérite : c’est de redonner un peu de baume au cœur aux organisations syndicales, que le gouvernement se complait à marginaliser depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron  au pouvoir. Les revendications ne sont bien évidemment pas unitaires, puisqu’elles vont du retrait pur et simple du projet associé à de multiples autres revendications à une mise en œuvre aménagée de la réforme.

Le gouvernement organise quelque peu le chaos autour de cette réforme, en entretenant un flou assez artistique sur sa mise en œuvre : le mot « concertation » est dans la bouche de tous les ministres, alors qu’elle n’a pour l’instant pas vraiment eu lieu, la preuve par la rue.

Le Premier ministre va annoncer le 11 décembre un projet « définitif ». D’ici cette date, se seront déjà déroulées deux journées d’action paralysantes pour le pays (les 5 et 10 décembre) : de l’énergie sociale déjà brulée (on sait que le soutien aux grèves longues s’étiole vite) sur un projet non stabilisé, un bon moyen pour gagner des points pour les initiateurs de la réforme.

La CFE CGC a appelé jusqu’à présent à la mobilisation, et non à la grève, considérant que si énergie il y avait à dépenser, c’est sur la base d’un projet stabilisé et des leviers de négociation identifiés, ce qui n’est pas le cas à ce jour. Notre syndicat attend la présentation du projet le 11 décembre pour se déterminer, après analyse, sur la suite de son action : dans un cadre de négociation pour limiter la portée de certaines mesures iniques (partant du principe que nous pensons qu’une réforme du système des retraites est inéluctable), ou dans un cadre de rupture si le projet dévoilé conservait son architecture aussi brutale.

 

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