Réforme des retraites : mascarade et précipitation

Date janvier 27, 2020

Le calendrier forcé de la réforme suit son cours : vendredi 24 janvier, le projet de Loi a été examiné en conseil des ministres. Le même jour, était publiée (enfin !) la fameuse étude d’impact (lire ici) sensée nous éclairer sur les détails de  mise en œuvre de la réforme. Un document  de … 1029 pages, que même le Conseil d’État, qui a pourtant disposé de trois semaines d’examen, estime dans son rapport (lire ici) ne pas avoir eu le temps d’étudier sereinement, les conseillers n’étant pas parvenus à se faire une idée de ce qu’allait coûter la réforme ou de ce qu’elle allait rapporter. Pour ce qui est des retraites des fonctionnaires, sujet qui nous concerne au premier chef , on découvre des simulations dans le document (page 207 et suivantes) qui, en « opportunité », sont presque toutes favorables ; les montants calculés après réforme étant presque systématiquement supérieurs à ceux d’avant réforme. On peut pour le moins s’interroger sur la valeur de ces simulations après avoir écouté Muriel Pénicault (France Inter, 24/1/2020, 8h20, le grand entretien), une des ministres chargée du dossier, reconnaitre le matin même de la publication, à propos des quelques simulations concernant les femmes ayant eu des enfants, que « les cas sont faux », « cela ne sera pas ça dans la vraie vie des gens », « il y a plusieurs éléments […] qui sont en méthode erronés ». Il est a noter aussi que le Conseil d’Etat dénonce le recours massif aux ordonnances, qui doit permettre de passer plus vite l’étape du Parlement et donc de « tenir » le calendrier d’adoption de la loi le plus serré possible.

Vendredi 24 janvier, une journée d’action intersyndicale s’est de nouveau déroulée ; votre syndicat y participait. La conférence sur le financement de la réforme va débuter, la confédération CFE-CGC a décidé, pendant cette période, de suspendre sa participation à toute nouvelle manifestation. Le syndicat CGC Centrale Finances remercie tous les adhérents et sympathisants qui se sont mobilisés jusqu’à maintenant pour protester contre ce projet de loi. Projet de loi pour une réforme dont sur le fond, comme nous le rappelons à chaque fois, nous pourrions accepter la légitimité, à condition que celui-ci nous soit correctement expliqué en amont de sa validation. Et que nous soyons assurés qu’il représente une réelle plus value en termes d’égalité et de progrès social, et non une mascarade organisée pour nous faire « avaler » une logique d’équilibre budgétaire absolue dont la nécessité n’est même pas démontrée en termes de proportionnalité des déficits attendus et d’évolutions démographiques.

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