Fonctionnaires: perte de pouvoir d’achat, aujourd’hui et demain !

Date juillet 7, 2009

La politique salariale de la fonction publique consiste à remplacer un système simple et efficace, la revalorisation du point d’indice, par un système complexe et défavorable pour tous :

1 – Depuis 2000 le traitement des fonctionnaires baisse en termes de pouvoir d’achat,

2 – la GIPA (garantie individuelle de pouvoir d’achat) ne garantit pas le pouvoir d’achat d’un agent,

3 – la politique salariale gouvernementale diminue mécaniquement le futur montant de la retraite de chaque fonctionnaire.

1 –   Le Traitement : la perte totale depuis 2000 est de l’ordre de 8%.

Nous sommes passés en quelques années d’une logique de négociation salariale à celle d’une discussion budgétaire. Cette dérive se traduit depuis 2007 par une volonté du gouvernement de rompre avec la revalorisation du point d’indice et d’intégrer (contresens absolu) les évolutions de carrières personnelles (le GVT : glissement, vieillesse, technicité) dans les méthodes de calcul des évolutions annuelles du traitement des fonctionnaires.

La propagande du ministre du Budget et du secrétaire d’État à la fonction publique tente d’en minimiser la portée, mais l’impact de ces principes désormais retenus pour les négociations salariales est catastrophique pour le traitement de tous les fonctionnaires, notamment en période d’inflation : la perte de pouvoir d’achat est supérieure à 2,5 % sur les 2 dernières années !

2 – La GIPA : la garantie individuelle du pouvoir d’achat est une autre conséquence mécanique de l’intégration du GVT.

Apparu en 2007, ce dispositif bénéficie aux agents pour qui la progression du traitement, entre fin 2003 et fin 2007, a été inférieure à l’inflation mesurée par l’indice des prix de l’Insee, soit 6,8%. Les sommes touchées au titre de la GIPA (en moyenne 765 € pour 8 % des fonctionnaires) ne compensent en réalité qu’un tiers de la perte de traitement relatif à cette période 2003-2007

Paradoxalement, ceux qui ont eu une promotion (avancement d’échelons, de grade ou de corps) ne bénéficieront pas de la GIPA. Autrement dit, l’expérience et le mérite ne sont pas reconnus en terme de pouvoir d’achat, mais pire encore : il n’y a plus de progression de carrière dans la fonction publique puisque celle-ci ne sert plus qu’à compenser l’inflation.

3 – Baisse importante du niveau des retraites à venir.

Avec ces nouveaux principes, le gouvernement décrète seul les quelques revalorisations du point d’indice qui restent bien inférieures à celles des prix. Ainsi, sans faire de bruit, le gouvernement met en œuvre une véritable bombe à retardement. Avec cette méthode, non seulement le traitement des fonctionnaires va être nettement dévalorisé, mais à terme c’est aussi le montant des retraites, calculé en fonction de la valeur de l’indice du dernier traitement qui sera fortement réduit.

En conclusion, pour les fonctionnaires des trois fonctions publiques, une pérennisation de cette politique salariale est le moyen le plus sûr pour :

accélérer l’érosion des salaires d’entrée dans la fonction publique (ainsi le traitement d’un cadre débutant n’est plus que de 17% supérieur au Smic),

évaluer chaque année le traitement de chacun,

réduire mécaniquement le montant de chaque future retraite.

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