Journée du 22 mars : communiqué de la CGC-Centrale

Date mars 15, 2018

Lire,  CI-JOINT,  le communiqué de la CGC-Centrale à propos de la journée du 22 mars 2018.

———————————————————————————————————————–

Les pouvoirs publics affirment depuis plusieurs mois leur volonté de « réformer » en profondeur la fonction publique. Ce chantier ne saurait en soi être critiquable. Cependant, de mauvais signaux sont venus éclairer cette volonté dès l’année passée :

Le gel du point d’indice des agents publics, pour une durée indéterminée, revient à faire dépendre l’augmentation du pouvoir d’achat des agents de la seule progression de carrière, laquelle n’a jamais eu vocation à compenser la hausse des prix ;

Le rétablissement d’un jour de carence, même s’il est présenté comme une mesure d’alignement sur les salariés du secteur privé, et même s’il a pour effet de lutter contre l’absentéisme, a cette conséquence imparable : quand vous êtes réellement souffrant, vous avez dorénavant la double peine : la maladie et la suppression d’un jour de paie ;

Le report d’un an de la mise en œuvre du protocole PPCR ;

A cette dégradation de la situation des agents publics, le Gouvernement vient d’ajouter l’augmentation d’un 1,7 point de CSG, laquelle, contrairement aux affirmations officielles, ne sera pas intégralement compensée à partir de 2020, à l’inverse des salariés du secteur privé qui bénéficient d’une vraie augmentation de leur pouvoir d’achat. Enfin, l’augmentation de la cotisation « retraite » vient, mécaniquement et chaque 1er janvier depuis trois ans, diminuer le pouvoir d’achat des fonctionnaires…

A ces mauvais signaux, qui contribuent, auprès de l’opinion publique, à stigmatiser les fonctionnaires, leur coût, leurs mauvais rendements, leurs pseudo-privilèges, s’ajoutent désormais deux chantiers et une méthode :

1°) CAP 2022, qui  vise à identifier au sein des missions de l’Etat, celles qui ne relèvent pas du régalien et qui peuvent, selon la logique gouvernementale, être assurées par le secteur privé ;

2°) La réforme du statut, qui se décline en 4 « axes » précisés par le premier ministre, à savoir :

  • Le recrutement accru de contractuels ;
  • La remise en cause du nombre et des attributions des instances de concertation (Comités techniques, CHSCT, commissions administratives paritaires) ;
  • Une rémunération « individualisée » des agents publics ;
  • Une mobilité favorisée vers le secteur privé.
  • La méthode enfin pose problème : une concertation est certes menée, mais son périmètre est si vaste qu’il relègue les organisations syndicales représentatives à un simple rôle de consultant. La plupart d’entre elles, dont la fédération CFE-CGC des Services Publics, viennent de refuser toute participation au chantier CAP 2022 !
  • Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que tous ces chantiers visent d’une part, à réduire le champ d’action de l’Etat, et à diminuer par suite le nombre de ses agents, d’autre part, à casser le cadre statutaire ainsi que les diverses garanties actuellement apportées aux fonctionnaires : examen de leurs dossiers en CAP, neutralité du concours ou de l’examen professionnel, progression de carrière et donc de rémunération à l’ancienneté, garanties de mobilité souhaitée.
  • ———————

    Face à cette offensive gouvernementale, et malgré la sémantique bien connue consistant à invoquer la « modernisation » de la fonction publique, le risque est réel de voir dans les années à venir une population déclinante de fonctionnaires parmi une population croissante de contractuels, eux-mêmes maintenus dans une situation précaire (déjà, le ministère de la Défense recrute des contractuels « non CDIsables »). Même si le repli est tentant, qui consiste à se rassurer en se disant que le statut continuera, vaille que vaille, à protéger les titulaires actuels, la situation sera pénalisante pour ces titulaires qui apparaitront rapidement comme des frileux et des « has been », à l’instar de ce qui se passe chez France Telecom.

    Vous ne devez pas rester inactifs face à cette offensive tous azimuts. Les responsables de la CGC-Centrale défileront le 22 mars prochain pour protester contre la méthode employée et la nature même de certains chantiers.

    La CGC-Centrale des finances et de l’industrie vous appelle à manifester votre opposition le 22 mars 2018,

    avant qu’il ne soit trop tard. 

 

.

Comments are closed.